jeudi 10 juillet 2014

La pouilleuse

"[...] ce n'est pas parce que la tête de ton pote a explosé comme une pastèque contre un lampadaire en scooter que tu dois kidnapper une gamine, ça n'a rien à voir."
[Comme des images de Clémentine Beauvais]


Auteur : Clémentine Beauvais
Edition : Sarbacane
Genre : Jeunesse
Sortie : 2012
Publié en association avec Amnesty International


Quatrième de couverture

Élèves de seconde dans le 7e arrondissement de Paris, David, Élise, Anne-Laure, Florian et Gonzague décident, comme souvent, de sécher les cours. Mais cette fois, ils kidnappent une fillette, sur un coup de tête, à l'entrée de la piscine municipale. Dans le huis clos du studio chic de Gonzague, ils commencent à la malmener, d'abord verbalement, puis physiquement, franchissant une à une les limites. Toutes ?
Mon avis
Je tiens à remercier les Editions Sarbacane pour ce nouvel envoi. Après avoir lu Comme des images, j'avais très envie de découvrir un autre ouvrage de Clémentine Beauvais et j'avoue que celui-ci m'intriguait depuis un petit moment déjà. La quatrième de couverture annonce la couleur, on entre dans une histoire sombre et on n'en ressortira pas indemne.
 
David, Elise, Anne-Laure, Florian et Gonzague sont amis depuis longtemps. Un jour, en soi ordinaire, où ils décident de sécher les cours, ils vont croiser sur leur chemin une fillette, sur la tête de laquelle se balade un poux. Ils déraillent et décident de la kidnapper. Sont-ils prêts à dépasser les limites?

Dans ce roman il est bien difficile de s'attacher aux personnages (sauf à la petite fille), tant leur déviance fait mal et révolte. Au début je me suis dis qu'Elise serait peut-être le salue de la petite Elikya et finalement non. J'en ai même voulu aux voisins de Gonzague, qui restent totalement sourds aux bruits bizarres et aux pleurs d'enfant qui viennent de l'appartement du dessus. David, même s'il ne se rebelle pas contre les autres, est peut-être le seul à sa rendre compte de la situation. Il est capable d'exprimer des remords face à ce qui s'est passé, mais ce n'est pas pour autant que j'ai pu l'apprécier. En revanche, la petite Elikya m'a touché en plein coeur, par son courage. Elle m'a profondément ému.
 
Ce livre est un véritable roman coup de poing. On y parle de sujets vraiment durs, tel que le racisme, la discrimination et la folie. Clémentine Beauvais nous confrontre à ce qu'il y a de pire en l'humain. Elle nous montre comment, lorsque simplement notre journée n'a pas bien commencé et qu'une personne s'est trouvée au mauvais moment au mauvais endroit, tout peu déraper. Le phénomène de groupe prend tout son sens. Ils se liguent contre cette petite "pouilleuse", comme ils l'appellent. Même ceux qui ne sont pas d'accord n'osent rien dire. Tout le monde est coupable, alors, on se soutient ou on tombe tous ensemble. Et le lecteur là au milieu, ne peut ressortir de là qu'avec un grand sentiment de révolte et de honte. Le récit est rondement mené par la plume de l'auteur que j'ai tout autant aimé que dans ma précédente lecture.
 
Un roman à faire lire aux ados, mais pas avant l'âge préconisé (qui est à 14ans), car il pourrait heurter la sensibilité. Ce récit est bouleversant de vérité, on nous montre comment la folie des uns peut conduire à des situations totalement irréversibles. Une chose est sûre, je suivrais de près les actualités de Clémentine Beauvais.


Note : 9/10

4 commentaires:

  1. Wouah, le thème est pas mal fort, dis donc. Ta chronique me rend curieuse... Je pense que je pourrais aimer :)

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